Projets réalisés

Grandir

Plusieurs élèves fréquentant l’école Dominique-Savio habitent dans le même édifice que l’école. Parce qu’ils passent beaucoup de temps à l’intérieur je voulais que les ateliers se déroulent le plus souvent possible à l’extérieur à proximité de l’école.

Le thème de grandir cadrait bien avec la période de l’année, soit en mai et juin; période parfaite pour se remémorer l’année scolaire qui vient de passer. Aussi, le choix de thème correspondait bien au profil des enfants de cette école. Ayant vécu des difficultés familiales, les enfants ont en général, peu d’estime de soi. Le projet leur permettait de constater qu’il-elles ont grandi cette année, un constat positif qui faisait du bien. En plus, c’est un thème simple à s’approprier et qui permet une réponse personnelle à chacun.

Crédit photo : Yves Amyot

À chaque rencontre, dans un esprit de plaisir, de simplicité et d’improvisation, nous avons accumulé des expériences et des images qui n’étaient pas dans un mode de création d’un récit traditionnel, mais plutôt dans un mode expérimental. Nous n’étions pas à suivre un scénario, ni à construire une histoire. La découverte du potentiel technique de la vidéo en référence aux effets spéciaux du cinéaste magicien Méliès était notre trame de fond. Par exemple, apparaître et disparaître à l’écran est une technique toujours très excitante pour tout le monde.

À la fin, une courte vidéo a été réalisée pour chaque groupe. Avec l’aide de l’artiste Rhys Buhl, nous avons réussi à créer un montage signifiant avec les exercices et expérimentations qui semblaient de prime abord ne pas avoir de liens. 

Comme artiste et pédagogue, je voulais revenir à la pratique de la vidéo expérimentale que j’avais abandonnée depuis longtemps. Ce choix d’utiliser la vidéo était aussi déterminé par le contexte. Ces enfants ne pouvaient ni être photographié-es, ni filmé-es parce qu’ils-elles sont sous la loi de la protection de l’enfance. 

Ils-Elles ont peu la chance de se voir en image et d’explorer le potentiel des médiums de la photographie et de la vidéo.

J’ai obtenu la permission de la direction de l’école de les filmer à condition que les images où l’on reconnait leurs visages ne soient jamais diffusées. 

L’enseignante Michelle Castegnier m’a donné carte blanche, m’a aidé et appuyé à travers mon chemin pas toujours cohérent; nous étions en confiance dans un parcours rhizomatique. Ce projet appuyé par le centre Turbine, a reçu l’aide financière du ministère de l’Éducation dans le cadre du programme La culture à l’école, volet Ateliers culturels.

Crédit photo : Yves Amyot

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Forme de demi-lune noire abstraite
Forme de demi-lune noire abstraite

Réflexions personnelles

Feuille de papier avec du ruban adhésif noir en haut.

Ça fait du bien de rire un peu plus avec les élèves, d'être plus dans la camaraderie. D’être aussi plus souple.

Un élève a fait une fugue pendant un atelier dans la cour d’école. Je ne pouvais plus sortir à l’extérieur avec eux.

J’ai eu des problèmes avec le son. Ce n’est pas évident d’animer et de filmer en même temps.

Dessin d'une personne avec une barbe, des lunettes, les cheveux noirs, portant un haut rose clair. En arrière-plan, le nom 'YVES' écrit en gros, et des fleurs roses avec des points roses dispersés.
Une bande de ruban adhésif noir et transparent sur un fond noir.

Serrer la main des élèves pour les accueillir et leur dire au revoir à chaque cours est important pour moi et surtout le fun. Aussi, mettre ma main sur leur épaule pour les encourager, dire que tout va bien. Ce fut un problème, je touchais trop les élèves ☹

Ils ont vraiment adoré la création de leur t-shirt. Ils l’ont beaucoup porté, même l’année d’après.

Ce fut un réel parcours rhizomatique : être disponible aux nouvelles idées et au contexte pour changer le contenu des rencontres.